Sécurisation d'une centrale nucléaire : un défi permanent

Enjeux de sécurité majeurs sur le plan national

Les centrales nucléaires représentent aujourd'hui un des enjeux de sécurité majeurs sur le plan national : suite aux intrusions sur le site de la centrale de Cruas-Meysse en Ardèche en novembre 2017, les sénateurs ont demandé et obtenu l’audition du Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN), de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) et du Ministère de l’Ecologie afin de « poser la question de la sécurité du parc nucléaire français ».

Face aux nouvelles formes de menaces, et notamment le risque d’attaque terroriste, la sécurisation des sites s’est vue renforcée ces trente dernières années. Le plan de Grand Carénage de 2008 visant à prolonger la durée de vie des centrales prévoit, en plus des 50 milliards d’euros sur 10 ans, un nouvel investissement de 700 millions d’euros d’ici 2023, dans des équipements et installations améliorant la sécurité.

Dans le contexte de sécurité accrue sur ces sites sensibles, comment les différentes zones au sein d’une centrale nucléaire sont-elles structurées ? Et comment les protéger ?

La zone périmétrique (ZP)

Comme son nom l’indique, il s’agit de la première zone directement en contact avec l’extérieur du site, ce qui rend sa sécurisation d’autant plus primordiale. Elle est accessible au public sous certaines conditions : vérification d’identité, fouille des véhicules…

Les solutions de sécurité présentes sont bien-sûr les barrières et grillages, et les armes non létales portées par le personnel de sécurité, à vocation dissuasive envers les éventuelles personnes mal intentionnées.

Afin de contrôler de manière optimale l’accès des visiteurs, les portails doivent également être équipés en serrures électriques ou mécaniques.

La zone de sûreté (ZP)

Cette zone s’ouvrant au-delà de la première zone périmétrique est également accessible au public, après des formalités plus poussées (vérification de la carte nationale d’identité, fouille accrue des véhicules et des sacs…).

Les portails, portes et trappes sont sécurisés à l’aide de serrures électriques ou mécaniques et de cadenas.

Les serrures d’interverrouillage sont notamment recommandées pour les sites d’envergure du domaine électrique tels que les centrales nucléaires. Leur système de clés captives et de transfert de clé d’équipement en équipement, respectant les séquences d’arrêt et de remise en fonction, assure la sécurité des visiteurs, agents et équipements.

La zone de protection renforcée (ZPR)

Cette zone est plus hautement sensible que les précédentes car elle englobe les bâtiments industriels accessibles uniquement par des agents EDF habilités ou des entreprises sous-traitantes spécialisées et autorisées. Elle précède la Zone vitale, soit la zone « ultime » comprenant les équipements pouvant entraîner des accidents graves.

En plus des serrures électriques ou mécaniques pour équiper portails, portes et trappes, des systèmes de cadenas plus complexes peuvent être mis en place pour une sécurité renforcée. Afin de sécuriser différentes vannes dans la ZPR, il est par exemple recommandé de choisir des cadenas type SATYX de couleurs différentes, nécessitant que deux intervenants ouvrent chacun un cadenas différent pour permettre le fonctionnement de la vanne. 

La délimitation des zones caractérisée par un niveau de sécurité croissant au sein d’une centrale nucléaire s’explique par les nouvelles formes de menaces auxquelles les sites doivent impérativement être préparés. Les investissements importants pour l’amélioration de la sécurité permettent de relever ce défi permanent : celui d’assurer la protection des personnes et des installations.

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